A tous ceux qui ont peur de se lancer

Voici le premier article que j’ai publié (à coup d’émotions fortes et de grandes eaux) sur la page Facebook de L’affirmerie.

Je voulais une première publication parfaite pour lancer cette page. Je me suis creusée la tête, j’ai trouvé plein de thèmes, j’ai avancé sur plein d’autres sujets qui n’avait rien à voir (mon appartement n’a jamais été aussi propre, par exemple). Et puis j’étais sur le point d’abandonner quand je me suis souvenue de ce qui me touche le plus : entendre les autres parler avec leur coeur.

Alors voilà, il faut que je le pose ici : je ne suis pas une pro du marketing, encore moins des réseaux sociaux. Mon truc à moi c’est l’humain, la relation. En revanche, j’ai un MBA en peur, spécialité doute international. Très longtemps, j’ai été paralysée par la peur. Je connais bien le sujet.

J’avais envie d’une stratégie de com’ nickel avec des publications prévues sur deux mois, mais quelque chose en moi résistait. J’ai mis un peu de temps, mais j’ai compris : tout simplement ça ne me ressemble pas.

Note pour plus tard : chaque fois que j’essaye quelque chose de nouveau, j’ai peur. A chaque fois. Le tout c’est de ne pas me laisser submerger. Et si la peur persiste, c’est peut-être un signal pour faire différemment, plus en accord avec qui je suis.

Les chemins tout tracés, ça n’existe pas

Voyageur, le chemin c'est les traces de tes pas, c'est tout. Voyageur, il n'y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant

La cohérence, on la trouve seulement quand on regarde derrière, pas quand on regarde devant. Quand on avance en terre inconnue, on ne sait pas où on pose le pied et ça, ça peut être paralysant. Il faut une bonne dose de courage pour le poser, quand même, son pied.

Dans ces moments là, je me rappelle que tous les artistes, mêmes les plus grands, ont commencé devant une salle vide avec quatre badauds, dont la moitié faisait partie de leur famille. Mais ça, ce n’est pas ce que je vois. Moi, je vois juste que des milliers de personnes viennent à leurs concerts et connaissent leurs chansons par coeur. Pourtant c’est le rythme normal de la nature. Tout part d’une minuscule graine qui met des centaines d’années à devenir un arbre solide et imposant.

Ce n’est pas possible d’être tout de suite un chêne centenaire

Le plus important c'est de planter la première graine

Il faut bien commencer quelque part. Planter la petite graine dans le bon terrain, la nourrir… et attendre. J’ai lu que les espèces d’arbre les plus hautes sont celles qui mettent le plus de temps à grandir ! J’ai appris à patienter. Je sais qu’il faut du temps pour que les racines s’enfoncent dans la terre et prépare la croissance. Même si à la surface, rien ne bouge. Pourtant, ce n’est pas pour autant qu’il ne passe rien.

Alors c’est le bon moment pour me souvenir du pourquoi je fais tout ça, et prendre un peu de recul : dans un mois, je ne m’en souviendrai plus. Et puis si ça ne marche pas, et bien, j’essayerai autre chose.

Ce qui est sûr c’est que si je ne fais rien, il ne passe rien. Au pire, si je rate, je serais juste dans la même situation qu’avant. Le seul risque c’est de froisser mon égo.

Et dans tout ça, j’oublie presque qu’il y a quand même une probabilité pour qu’il se passe quelque chose de positif, même si ce n’est pas ce que j’avais prévu.

Le plus important c’est de démarrer : poser le pied ou planter la graine

Le champagne est au frais

La bonne nouvelle c’est que la fierté est à la hauteur de l’angoisse qui précède l’action en elle-même = J’ai mis le champagne au frais. Un, deux, trois. Je retiens ma respiration et je clique sur « Publier ».

Est-ce la fin ou le début ?

Petit traité de lâcher prise et d’espoir d’un lendemain plus heureux

J’oublie souvent que l’ordre naturel des choses est le changement. La vie même est mouvement. Au moment où j’écris ces lignes et où vous les lisez, les cellules dans mon corps évoluent, meurent ou naissent sans que je puisse y faire quoi que ce soit. 

Et face à cette réalité, j’ai pu avoir tendance à lutter, à m’accrocher à une réalité qui n’existe plus. Encore aujourd’hui, je peux camper sur mes positions, refuser de lâcher prise et continuer de m’agripper, à contre courant. Et j’ai sûrement tout un tas de bonnes raisons de le faire.

Laisser partir ce dont je n’ai plus besoin

J’observe le plus possible la nature qui est pour moi une grande source d’enseignements. Et de la même façon que les arbres perdent leurs feuilles à l’automne, il arrive un moment où j’ai aussi besoin de laisser partir une partie de moi : des croyances, des habitudes, des comportements, des relations peut-être. 

L'automne moment idéal pour lâcher prise et laisser partir ce dont nous n'avons plus besoin, comme les arbres avec les feuilles mortes

Et souvent quand j’ai été confrontée à ces périodes de ma vie, j’ai eu la tentation de lutter. Car comme l’arbre en hiver, j’avais peur de me retrouver nue, sans feuille. Avec la question qui tournait en boucle dans ma tête : et si mes bourgeons ne repoussaient pas ? Et si je restais fragile de cette façon pour le reste de ma vie ?

Le printemps revient toujours

Le printemps revient toujours, comme l'espoir après le lâcher prise

Même si l’hiver semble long quelques fois, j’ai constaté que le printemps revient toujours. Avec ses nouvelles pousses, ses couleurs, ses parfums et son lot de joie.

Car lorsqu’une chose se termine, c’est qu’une autre commence. Forcément. Différemment.

D’ailleurs, les feuilles d’automne qui tombent sont nécessaires. Elles préparent la vie pour plus tard. Elles vont lentement se transformer et finir par donner à l’arbre tout ce dont il a besoin pour repousser plus fort, plus grand.

Et si l’on ressent la peur de perdre, alors c’est le bon moment pour lébrer la chance de posséder, d’être reconnaissant. 

Et si l’on est déjà en hiver, si nos feuilles sont tombées malgré nous, alors profitons de ce temps pour prendre soin de nous, dormir, nous emmitoufler au chaud. Il est si doux d’être tendre avec soi-même.

Prendre soin de soi quand les temps sont durs

Je termine avec cette citation de Marc-Aurèle que j’aime beaucoup :

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé, et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre

La vallée des larmes

Comment passer du déni à la sérénité ?

Théorisée par François Délivré, ce modèle proche de la courbe du deuil apporte un éclairage nouveau. Je ne peux que vous recommander de vous y intéresser, surtout en cette période.

Après une perte, réelle ou symbolique, nous passons successivement par ces 8 étapes (avec des retours en arrière possibles). Le point de départ peut être évident comme en ce moment, le confinement ou par exemple la perte d’un emploi, un déménagement. Il peut être aussi plus subtil comme la perte de confiance en quelqu’un, ou un acte contraire à nos valeurs profondes.

Comment fonctionnent ces 8 étapes ?

1. Le déni

Nous refusons la situation ou les circonstances. Spontanément, on s’exclame : « C’est pas vrai !? C’est pas possible !? »

2. La colère

On peut dire « Ce n’est pas juste ! Ils n’avaient pas le droit ! ». Cela peut aller au ronchonnement jusqu’à la fureur incontrôlable.

3. La peur

Ce qu’on pense :  » Qu’est ce que je vais devenir ? Je ne pourrai jamais m’en sortir tout.e seul.e… ». Nous pouvons osciller entre la peur pour soi, pour les autres, la peur ponctuelle ou l’angoisse latente. Il est même possible de ressentir un sentiment d’abandon, et une impossibilité de faire face. On n’est pas bien quoi.

4. La tristesse

Ce qu’on ressent : « C’est trop dur, je n’arriverai jamais à m’en remettre ». On est au fond du saut, au creux de la vague. C’est la phase la plus difficile. Mais le point positif, c’est que nous sommes pour la première fois au contact de la réalité. Et c’est à partir de ce moment que l’on va pouvoir remonter. Car tôt ou tard, tout passe.

Puis doucement, avec le temps, on entame la remontada, la phase de mieux. Grâce, peut-être, à un sourire, le chant d’un oiseau, une belle musique, on ne sait pas exactement pourquoi, mais l’espoir renaît…

5. L’acceptation

« C’est dur mais c’est ainsi, je vais continuer de vivre le mieux possible ». Ce n’est pas nier ou oublier, mais c’est faire face et continuer sa route. Nous-même, qui vivons ce deuil, passons au premier plan par rapport à l’objet du deuil

6. Le pardon

Nous renonçons à en vouloir à tous ceux que nous avons considéré comme responsables de notre souffrance. Le premier pardon vient pour soi-même, pour ne pas avoir pu empêcher la perte. Ensuite, vient le pardon aux auteurs de la perte (si objectivement il y en a), que nous ne considérons plus comme des êtres cruels, mais pour qui nous éprouvons un mélange de sentiments positifs.

7. Le cadeau caché

Nous nous rendons compte que le deuil a amené des choses positives : développer un talent caché, prendre du temps pour soi, accéder à plus de responsabilité, à un apprentissage etc…

8. La sérénité

Nous avons atteint la sérénité lorsque nous pouvons évoquer ce moment de vie sans excès d’émotion. Nous vivons désormais dans l’ici et maintenant et sommes prêts à placer notre énergie dans un nouveau projet.

Le bonus : le marchandage

Comme je l’ai dit plus haut, le processus n’est pas forcément fluide, surtout dans la phase descendante. On peut passer une étape en quelques secondes, rester bloqué.e dans une autre, revenir en arrière.

Et qui nous met des bâtons dans les roues ?

Nos stratagèmes de défense.

A la base, ils interviennent en pensant bien faire : ils veulent nous empêcher d’être trop empêtré.e dans la douleur. Or, c’est justement ce qui stoppe notre avancée.

Voici des exemples de marchandage :

« Si seulement je m’étais plus informé en amont ! J’aurai pu éviter cette catastrophe ! » Penser à tout ce qu’on aurait pu faire différemment.

« Tout est de ma faute » ou sa variante « Tout est de sa faute ». Ne pas prendre sa responsabilité.

« … ». C’est à dire, ne rien dire. Faire comme si la perte n’avait pas eu lieu.

« Il y a plus grave dans la vie ! » Minimiser la perte, en réduire l’importance ou son impact.

Prendre la fuite pour ne pas voir, se débarrasser de tout ce qu’il y a en lien avec la perte de façon excessive.

« J’ai trop de travail ». Se surmener dans l’hyperactivité pour ne pas ressentir.

« C’était mieux avant ». Reconstruire le passé en le magnifiant. Ce qui s’est passé autrefois devient plus important que le présent.

« De toute façon, tout fout le camp, je peux bien finir le chocolat/la bouteille de vin » La perte justifie les écarts, les abus. Tant pis si on se fait du mal.

Vous voilà maintenant mieux armé.e. Mais ce n’est pas parce que maintenant que vous savez que tout devient facile. N’hésitez pas à vous exprimer : écrire, parler, chanter, danser, pleurer. Tout fini par passer.

La seule certitude que j’ai jamais eue

Elle m’a frappée il y a quatre ans environ. A l’époque, mes proches s’inquiétaient beaucoup pour moi. J’étais sur le point d’abandonner ma situation professionnelle rassurante, confortable – mais profondément insatisfaisante, je n’avais pas d’amoureux et j’avais pour ambition de partir à l’aventure à l’autre bout du monde.

J’avais envie mais j’avais peur. Peur de me tromper. Peur de décevoir. Peur de perdre mon temps. Peur de me perdre en route. Peur de ne plus pouvoir revenir en arrière.

Et c’est tenaillée par ces peurs, presque paralysée, que j’ai compris :

La seule certitude que je peux avoir au monde, c’est que je vais finir ma vie avec moi-même.

Point à la ligne.

Alors autant tout faire pour rendre le voyage agréable.

L’évidence qui en découle : il est primordial que je m’entende avec ma compagne de route (c’est à dire moi, si vous suivez bien).

Et depuis, je n’ai de cesse de me demander ce que je veux moi.

Quelles sont les envies, les rêves qui m’appartiennent à moi ?

Comment les distinguer de ce qu’éventuellement les autres voudraient ? Ou pire, de ce que j’imagine qu’ils voudraient pour moi.

Depuis, j’ai pris les meilleures décisions de ma vie.

Parfois un peu radicales, parfois jugées inconscientes, mais qui me ressemblent, qui sont en accord avec ce que je veux vraiment pour moi.

Et étrangement, c’est le plus beau cadeau qu’on peut faire aux autres : être soi. Nous nous rapprochons de ceux qui cherchent la même chose que nous et ça aide les autres à sauter le pas.

Alors n’attendez plus : osez affirmer ce que vous voulez maintenant.

Et si vous avez besoin de méthode, j’ai compilé les outils les plus puissants, ceux qui ont le mieux fonctionné sur moi et j’ai créé un parcours d’accompagnement aux petits oignons, que dis-je, trois parcours.

Il n’y a plus qu’à choisir celui qui vous convient le mieux.

Nous sommes plusieurs dans ma tête

Ayant longtemps eu des difficultés à gérer mon indécision chronique et les mouvements contraires qui m’habitaient, la découverte de l’analyse transactionnelle a été un soulagement à la hauteur de l’inconfort que j’avais vécu. J’ai donc envie de partager cette trouvaille avec vous.

Cette branche de la psychanalyse explique très simplement que je ne suis pas seulement une voix à l’intérieur de moi. Non, nous sommes six. Je m’explique : comme chacun d’entre vous qui me lisez en ce moment, je possède plusieurs “états du moi” répartis en trois familles :

Toutes ces états sont présents en nous, mais plus ou moins développés chez chacun. Cela dépend de notre éducation, nos expériences et notre personnalité. Chaque entité a ses avantages et ses possibles dérives.

Le Parent reproduit les comportements ou les croyances des figures d’autorité que nous avons rencontrés (parents, grands-parents, professeurs, patrons etc..). Il est au commande lorsque je me dis : “ Allez, encore une heure de travail, et seulement après tu pourras te détendre ”.

L’Adulte est l’intelligence pratique, logique, il est dans le présent. C’est lui qui parle quand je me dis “Pour faire avancer le dossier, j’ai besoin d’une réponse du manager. Je vais le relancer..”

L’Enfant, lui, exprime mes ressentis, mes émotions. Dans ce cas, il peut me dire “Mais j’ai envie d’aller me balader tout de suite moi !”.

Cette toute première découverte a été d’une grande aide pour m’aider à faire la paix avec ma propre complexité. J’ai pu aussi mesurer comme les interactions avec les autres peuvent être parfois étonnantes. La perspective change si je me dis que, quand je parle avec quelqu’un nous sommes en fait douze…


Mais là vous vous dites (ou mon Parent me dit) : pourquoi douze ? Je ne comprends rien, elle dit trois, puis six, puis douze… Patience ! J’avance étape par étape.

Notre Parent est double :

Le Parent Normatif (PNF) édicte les règles, pose les normes, protège, dit non. C’est la partie de vous qui vous pousse à regarder à gauche, puis à droite avant de traverser la route. (Pratique) Il peut en revanche, dans ses mauvais penchants, agir comme un tyran, jugeant de ce qui est mal ou faux. C’est lui qui peut vous dire par exemple “Ton article est nul, c’est pas comme ça que tu vas réussir dans la vie”. Pas très sympa, je disais donc…

Le Parent Nourricier (PNR) accueille, donne des permissions, console, prend soin. C’est la partie de vous qui intervient quand vous avez envie de prendre quelqu’un dans vos bras, de préparer un bon plat pour une personne que vous appréciez. Mais il est capable aussi de subtilement dénigrer l’autre sur ses capacités à se débrouiller seul. Il peut s’imposer pour sauver les autres sans qu’on lui ait demandé quoi que ce soit. Exemple : une amie qui va vous donner des conseils sur comment sortir de votre situation de misère, alors que vous aviez juste besoin d’être écouté.e.

Notre Enfant est triple :

L’Enfant Libre (EL) exprime ses émotions sincères et spontanées, il est créatif. Il s’exprime souvent par onomatopé “waaaaouuuh!!!”. C’est lui qui, personnellement, me permet de danser comme s’il n’y avait personne autour de moi. Mais c’est lui encore qui parfois ne se se préoccupe pas des autres, se croit tout-puissant et possède un côté destructeur. Typiquement, c’est l’enfant qui écrase tous les châteaux de sable de la plage pour le plaisir de la destruction.

L’Enfant est aussi Adapté, en réponse aux demandes ou exigences des parents :

L’Enfant Adapté Soumis (EAS) s’adapte à ce qu’on lui demande, en comprenant rapidement ce que l’on attend de lui. C’est lui qui dit à votre chef “oui, oui, je m’en occupe tout de suite” parce que vous savez ce que c’est dans vos cordes. Poussé à l’extrême, il s’écrase, dit “oui” même quand tout son corps dit “non”. C’est lui qui dit à votre chef “oui, oui, je m’en occupe tout de suite” alors que vous savez pertinemment que vous n’avez pas le temps.

L’Enfant Adapté Rebelle (EAR) remet en question ce qu’on lui demande, il utilise son esprit critique. Il répondra donc à votre chef : “c’est dommage que ce soit à 18h15 que les urgences arrivent…” mais aussi en poussant l’esprit de contradiction à son paroxysme, il peut dire “non” par principe (alors qu’il peut avoir envie de dire oui). Dans ce cas, il répondra peut-être à votre chef “Ah non, je ne peux pas ce soir, je dois partir immédiatement” alors qu’en vrai, le temps ce soir-là vous l’aviez.

Malgré ce que certains états du moi peuvent me dire dans ma tête, aucun état n’est meilleur et ne mérite d’être tout le temps aux commandes (“oui je m’adresse surtout à toi, mon Parent Normatif”). L’idée est de savoir se servir de chacun de ses états au moment approprié. Je vous expliquerai prochainement comment j’ai réussi à faire dialoguer les miens.

Maintenant, avec cette grille de lecture, vous comprenez probablement mieux ce qui se joue dans les interactions avec les autres, et notamment dans le monde de l’entreprise. Alors seriez vous dire quels états vous utilisez le plus dans le cadre professionnel ? Et lesquels mériteraient d’être plus développés ?

Le premier dysfonctionnement émotionnel

La « collection de timbre » est un dysfonctionnement émotionnel largement partagé.

Imaginez que vous possédez une petite comptabilité interne, comme un petit carnet (ou gros pour certains) où vous noteriez tout ce que font les autres qui vous déplaisent.

Lundi 10h32, il n’a pas rempli le dossier correctement

Samedi 15h46, il a encore oublié d’aller acheter du papier toilette

Jeudi 13h38, elle est passée devant moi sans me dire bonjour

Toute ressemblance avec une situation réelle ne serait bien évidemment que fortuite !

Nous comptabilisons donc tout ce que nous considérons comme une faute ou un impair de l’autre, sans le faire remarquer – bien-sûr pourquoi se simplifier la vie ? Donc nous remplissons notre carnet de compte, tranquille dans notre coin, avec une pointe d’agacement tout de même. Et personne n’y échappe, même notre charmante collègue, qui d’habitude si calme, a décidé d’appeler tout son carnet d’adresse le jour où on avait vraiment besoin de silence pour se concentrer, comme par hasard ! Alors on sert les dents, on rumine, on garde bien ça pour nous jusqu’à ce que ce soit trop. Et un jour, paf, la goutte d’eau qui fait déborder le vase, la coupe est pleine : on a finit de remplir la page de notre carnet.

Alors là chacun a sa façon de réagir : certains explosent de rage, d’autres s’en vont, quelques uns se vengent, d’autres font un burn-out. Et alors que nous avons à l’esprit la longue liste que nous avons pris soin de dresser, en face de nous c’est l’incompréhension, évidement : eux ne voient que la dernière ligne du carnet.

Alors comment sortir de ce dysfonctionnement ?

D’abord en acceptant que dire ce qui nous déplait est difficile, car cela peut mettre en péril nos relations si précieuses

Ensuite, en prenant conscience des sujets sur lesquels il nous est difficile de s’exprimer

Puis je vous conseille de créer des environnements protégés où vous pouvez vider votre sac avec une personne de confiance

Ou d’extérioriser vos émotions désagréables par du sport ou une activité artistique

Encore, il peut être bon de créer des temps de décollage de timbre, réguliers, pour garder saines les relations. Ici il est primordial de construire un cadre protecteur avec des règles pour s’exprimer en parlant le plus possible de soi (voir la CNV).

Enfin, d’exprimer ses désaccords de façon plus régulière aux personnes concernées, en choisissant ses batailles, bien-sûr.